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Faut-il s’attendre à une hausse des salaires en 2022 ?

8 avril 2022  |   12 Minutes de lecture
deux collègues discutent au bureau

Suite à deux années difficiles dû à la situation pandémique et une inflation qui s’est affichée sur tous les fronts, les employés se demandent si les augmentations de salaires vont reprendre en 2022. Le pouvoir d’achat souffre, et la crise sanitaire a provoqué une forte tension dans certains secteurs qui ont été particulièrement touchés (tourisme, restauration, etc.).

Pour la première fois depuis 15 ans, en début 2022, le pouvoir d’achat des français pourrait reculer. Quelles sont les implications pour les entreprises, et qu’en sera-t-il des augmentations réclamées par les salariés ? 

Le monde du travail profondément bouleversé par la pandémie

Si les entreprises font face à des marges qui diminuent et une crise de la chaîne mondiale de la logistique, les difficultés de recrutement sont également de plus en plus prononcées. Ce qu’elles ont pu découvrir cette année, c’est que suite au grand confinement, les salariés ont changé de priorités et ont des attentes différentes de la part de leurs employeurs.

Si la rémunération est importante, il existe toute une autre série d’avantages et d’incitations qui sont considérés comme essentiels. La flexibilité, le télétravail, l’équilibre vie privée-vie professionnelle, les possibilités de développement et la culture de l’entreprise sont parmi certains domaines où les attentes des employés sont bien plus élevées qu’auparavant.

Si la France semble avoir échappé à la vague de la « grande démission » qui a atteint les Etats-Unis et le Royaume-Uni, ce n’est pas pour autant qu’elle ne ressent pas une pénurie de la main-d’oeuvre.  Retenir les talents est devenu un défi plus prononcé qu’il y a quelques années. Des efforts pour améliorer la culture d’entreprise, renforcer les valeurs et les aligner avec celles des employés, sont de plus en plus présents parmi les petites et moyennes entreprises tout comme chez les géants du CAC40.

Selon une étude de la Dares (Direction de l’animation de la recherche, des études et des statistiques), les chefs d’entreprise citent le manque de personnel (27%) comme leur plus grande difficulté du moment. Si la plupart évoquent des problèmes de formation pour pouvoir recruter du personnel, ils sont également nombreux à préciser que les « candidats sont plus exigeants en termes de conditions de travail » mais également qu’ils « ont des exigences salariales trop élevées ». Les salaires demeurent donc un attrait clé pour pouvoir recruter.

Les sondages et les prédictions

Selon le cabinet de conseil People Base CBM, en 2019 les augmentations de salaire se sont élevées à 1.8% en moyenne. En 2020, ce chiffre a baissé, et la moyenne des hausses de salaires n’a atteint que 1.3%. Si ce même cabinet prévoit une forte augmentation des salaires en 2022, estimée à 2.36%, une enquête menée par Le Monde avec le cabinet de conseil en ressources humaines Manpower Group offre un pronostic plus nuancé.

Tous paraissent d’accord sur un fait : les augmentations individuelles auront la priorité sur les augmentations collectives. Celles-ci privilégieront certaines professions fortement en demande en ce moment, comme dans l’informatique par exemple. Les entreprises mettront également un accent plus prononcé sur les incitatifs et les avantages sociaux qu’ils peuvent offrir au-delà des hausses de salaires simples, comme le cofinancement de la mobilité, le télétravail, la santé, l’intéressement et les compétences. Les politiques individualisées vont être mises en place par les entreprises qui en ont les moyens, afin d’essayer de satisfaire les différentes priorités des salariés, qui sont loin aujourd’hui de former une masse homogène.

Une des craintes des économistes serait qu’on entre dans une soi-disante « boucle prix-salaires », puisque si les salaires augmentent durablement tout en étant supérieurs aux gains de productivité des entreprises, celles-ci répercuteront leurs pertes sur les prix. Cela fera à nouveau grandir l’inflation, sans avoir d’effets positifs sur le pouvoir d’achat des salariés.

Des négociations syndicales prévues pour 2022

Le président du Medef, plus grande organisation patronale de France, Geoffroy Roux de Bézieux, a annoncé en Novembre qu’il compte non seulement sur une hausse moyenne des salaires signifiante, mais que 57 branches négocient déjà pour ces augmentations, et qu’il s’attend à encore davantage de négociations avec les syndicats en début de 2022.

En octobre, le syndicat patronal Umih avait proposé une augmentation de salaires dans l’hôtellerie-restauration qui allait même jusqu’à 9%. Le syndicat a néanmoins été accusé de manque de concertation avec les autres organisations représentatives des chaînes hôtelières et de restauration, et de nouvelles négociations sont prévues pour 2022. Ce secteur en particulier a perdu 237.000 employés entre février 2020 et février 2021, et les enjeux sont donc importants pour une reprise en 2022.

Pour l’instant, les négociations salariales à la SNCF se sont soldées par une augmentation des salaires moyens de 2.7%, mais ceci n’a tout de même pas empêché plusieurs des syndicats, dont la CGT, de maintenir un mot d’ordre de grève pour le premier week-end des départs en vacances de Noël. Rappelons que la SNCF a souffert de lourdes pertes (3 milliards d’euros en 2020) durant la pandémie, qui continuent en 2021. 3.9% d’augmentation a été obtenu par les salariés de Leroy Merlin, suite à une dizaine de journées de grève.

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L’aide aux salariés : la prime Macron

Le gouvernement fait également pression sur les entreprises pour aider les salariés, puisqu’il estime qu’avec les aides versées et la reprise de croissance, elles ont pu maintenir leurs marges.  Le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, insistait encore en septembre qu’il fallait revaloriser les salariés de la deuxième ligne et mettre en place une meilleur rémunération pour ceux dont les revenus sont les plus faibles.

Pour faire face à l’inflation et à la diminution du pouvoir d’achat, l’Etat a décidé de reconduire la prime exceptionnelle de pouvoir d’achat, dite prime Macron. Pour 2021, elle s’appliquera à tous qui gagnent moins de trois fois le smic, et doit être versée avant le 31 mars 2022 pour être exonérée de cotisations sociales. Cette prime ne peut bien sûr pas remplacer une augmentation de salaire ou une prime déjà convenue.

Le montant maximum de cette prime est de 1 000 euros, et tous les salariés y sont éligibles, ainsi que les agents des établissements publics commerciaux et industriels ou administratifs. Cependant, selon le président du Medef, elle présente une « trappe de salaires », puisqu’elle diminue plus les salaires augmentent, demeurant néanmoins une bonne solution à court terme. Il ne s’agit donc pas d’une solution qui peut se substituer à des augmentations salariales à long terme.

En période de précampagne présidentielle, la question des augmentations salariales devient bien sûr également une question politique.

Les meilleurs emplois à avoir en 2022

En dépit de l’incertitude concernant les hausses de salaires, certaines catégories de cadres sont de plus en plus recherchées. Ces professions prisées peuvent désormais prétendre à des salaires plus élevés. La boîte de conseil Robert Half a, suivant ses sondages et enquêtes, publié un palmarès des meilleurs 10 jobs à avoir en 2022.

Selon le cabinet, les emplois les plus convoîtés seront : 

  • Comptable général
  • Gestionnaire de paie
  • Responsable comptable
  • Contrôleur de gestion opérationnelle
  • Assistant commercial bilingue anglais
  • Gestionnaire d’administration des ventes
  • Juriste en droit des sociétés
  • Responsable paie et administration du personnel
  • Ingénieur systèmes et réseaux
  • Commercial solutions SAAS

Cette liste comprend des profils en pénurie qui sont prisés au sein d’une entreprise et dont la rémunération déjà élevée est susceptible d’augmenter encore dans l’année qui vient.

Les solutions alternatives pour faciliter la vie à vos salariés et préserver leur pouvoir d’achat

Si les hausses de salaire ne sont pas une solution immédiate, il existe plusieurs options pour retenir les collaborateurs et leur offrir de meilleures conditions de travail. Soldo est une plateforme de gestion des dépenses qui permet à l’entreprise d’allouer une carte de paiement avec des budgets et plafonds fixés à chaque salarié, et ce sans frais élevés.

Cette solution permet non seulement aux salariés de se sentir plus autonomes, mais facilite leurs dépenses professionnelles. Avec une carte de paiement accessible à tous, ils n’ont plus à avancer leurs propres fonds lors des déplacements ou repas clients, et par la suite n’ont pas à passer des heures à établir des notes de frais pour se faire rembourser.

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